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Photo du rédacteurGénéral Pierre Gillet

Prendre une bonne décision ?

Qui peut se targuer de n’avoir pris que des bonnes décisions ? Une telle question suggère que ce n’est pas possible. Pauvres mortels, nous devons admettre notre finitude et la pesanteur de notre condition matérielle. Nos décisions ont non seulement une portée limitée, mais comme le disait Jean Fourastié [1], elles ont aussi une part d’aventurisme. Malgré ce réalisme froid qui montre qu’aucune prise de décision n’est évidente, n’enterrons pas trop vite la question.

Existent-ils des conditions à remplir pour nous aider à prendre la bonne ?



Quid de la bonne décision ? Celle qui apporte durablement des effets attendus et conformes au bien commun. La réponse fait ressortir un point clef : l’intention. Elle est première dans le domaine de l’action en fixant une finalité. On a vite fait de perdre l’intention de vue, surtout lorsque celle-ci dépend d’une succession de conditions à remplir.

Un petit truc (certes très militaire) pour la formuler : afin de (le problème à résoudre) …je veux (l’effet majeur, point d’application principale par lequel passe la réussite de la mission) [2]à cet effet (il s’agit de l’idée de manœuvre brossée à grands traits). Essayez la formule ci-dessus, elle est opérante à défaut d’être très plaisante.


Très plaisante ? Malheureusement, prendre une décision exige de la conviction et une certaine exigence envers ses subordonnés. Toutefois, l’orientation vers le bien commun offre la garantie à tous que ça vaut la peine d’obéir. Il n’y a rien de pire qu’un chef intéressé ; ça se repère vite. Il tue la confiance. Soyons aussi bienveillants, l’art et la manière de parler aux autres. L’être aide à rendre « une exigence aimable ». Autrement dit, fortiter in re, suaviter in modo. Ferme sur le fond mais doux sur la forme.


Enfin, la dernière condition consiste à accepter nos limites. Nous ne pouvons pas tout maîtriser. Un boxeur gagne s’il accepte des coups. Il ne gagne pas en refusant le combat. Le décideur gagne en assumant et non en tergiversant. La Maréchal Lyautey classait les officiers en deux catégories, les « obstructionnistes » et les « solutionnistes ».

Si vous trouvez toujours une bonne raison de repousser la prise de décision, alors vous êtes un « obstructionniste ». En revanche, si après avoir pesé le pour et le contre, imaginer le maximum de configurations possibles (l’esprit systémique) votre intention devient action, alors vous êtes un « solutionniste ».



[1] Jean Fourastié, Ce que je crois. [2] Un exemple fortuit : quand la majorité de la population sera immunisée, nous aurons résolu la crise COVID.


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