A vos masques. A partir de début septembre, le port du masque devient obligatoire dans les entreprises. Comment passer ce cap ? Qu’est-ce que cela peut changer dans nos relations avec nos collègues ? En tant que manager notamment, comment faire accepter ce fameux masque à son équipe sans que cela ne crée des tensions ?

Selon un sondage QAPA, 62% des salariés acceptent ces mesures : les tensions sont donc a priori plutôt limitées.
Pour les managers cependant, quatre attitudes clés doivent être observées : l’exemplarité / la pédagogie / la bienveillance et la fermeté. L’exemplarité en portant soit même le masque bien entendu, la pédagogie en rappelant la règle et en sachant être souple dans son application, la bienveillance face à l’oubli ponctuel.
Cependant, cette bienveillance a des limites : le masque est là pour prévenir un danger.
C’est la raison pour laquelle il existe aussi un rejet du masque, car il nous rappelle lourdement que nous sommes potentiellement dangereux les uns pour les autres, et que toute présence auprès de soi est menaçante. D’où la nécessité de la fermeté, en rappelant que ne pas porter le masque dans les espaces clos est assimilé à une faute professionnelle. Un ouvrier sur un chantier qui ne porte pas son casque est sanctionné : c’est la même réglementation qui s’appliquera pour le masque.
Le masque est obligatoire dans les open spaces, mais pas dans les bureaux isolés. Est-ce que ça ne risque pas de créer là aussi des tensions entre ceux qui sont en bureau individuel et les autres ?
C’est effectivement le risque. Nous sommes depuis longtemps dans une dynamique d’open space, où les murs sont détruits afin que la communication et l’information circulent plus vite. Mais les virus circulent eux aussi, d’où les deux axes à travailler pour l’entreprise.
Il nous faut d’abord repenser les espaces de travail. Ai-je toujours besoin d’un bureau individuel ? Ne pourrait-on pas le partager à plusieurs ? Et au-delà, créer des espaces spécifiques, pour des travaux confidentiels ou pour se concentrer, bref, remettre en question le sacro-saint bureau personnel avec notre nom gravé dessus.
Et enfin le fameux télétravail, dont il faut faciliter ou refaciliter l’accès. Un sondage Yougov récent montrait que la proportion de télétravailleurs est tombée de 27 % à 15 %, comme si le confinement n’avait été qu’une parenthèse qu’il faut vite oublier.
Ces protocoles sanitaires impactent les relations sociales. On ne se touche plus, on ne se serre plus la main, et on reste dans son coin. Comment essayer de maintenir un lien entre collègues ?
La pandémie du Covid impacte en effet forcément les relations sociales, mais attention ! Ce n’est pas un bonnet d’âne que l’on nous demande de porter, mais un masque. Il vient changer nos habitudes, nos modes de communication, la réaction de l’autre à nos paroles, etc.
Mais s’il change ces habitudes, il ne doit pas nous empêcher d’apprendre à communiquer autrement. Le confinement a détruit du lien social, le masque non !
Quelques exemples de rituels qu’on pourrait mettre en place pour maintenir une certaine vie sociale en entreprise ?
Les mêmes. Vous organisiez un petit déjeuner d’équipe ? Continuez ! Vous aviez une réunion mensuelle d’équipe ? Préservez-la ! Vous aviez l’habitude de prendre le café le matin avec vos collègues ? N’arrêtez surtout pas ! Le masque ne détruit pas notre vie sociale, il va justement la rendre possible en la sécurisant, avec un peu plus d’espace entre les personnes.
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