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Les mots de nos maux

Lorsque l’on arrive dans une nouvelle entreprise, il faut découvrir ses nouvelles missions, ses nouveaux collègues, mais aussi les codes et le langage de l’équipe.



Paris Match nous promet depuis 1949 « Le poids des mots, le choc des photos ». Mais dans nos entreprises, avec nos équipes, nous interrogeons-nous sur le poids des mots utilisés ? Utilisons-nous le « juste mot » ? Ou nous cachons-nous derrière une forme de novlangue ?


George Orwell, dans « 1984 », nous prévient « Ne voyez-vous pas que le véritable but de la novlangue est de restreindre la pensée ? (…) Chaque année, de moins en moins de mots, et le champ de la conscience de plus en plus restreint. (…). Vous est-il jamais arrivé de penser, qu’en l’année 2050, il n’y aura pas un seul être humain vivant capable de comprendre une conversation comme celle que nous tenons maintenant ? »


Dans cette seule journée, avez-vous utilisé ou entendu les termes de « disruption », « ASAP », « être charrette», « focuser », «360° feedback» ou encore « bande passante » ? Ces mots semblent être compris de tous. Mais est-ce vraiment le cas ? Est-ce que nous les comprenons tous de la même façon ? Malheureusement, le sens de ces mots ne signifie plus grand-chose, ou pire encore, il n’importe plus beaucoup.



Mais ce sont les codes et les coutumes d’une entreprise. Cela contribue à ce sentiment d’appartenance dont nous parlons souvent.


En effet, s’exprimer dans ce langage parfois incompréhensible pour un néophyte est une marque d’appartenance à une communauté. Cela permet de faire communauté. Mais sommes-nous conscients que ce langage se déconnecte de la réalité ?

Ils cachent effectivement des maux bien plus grands. Est-ce que ce qu’on ne qualifie plus n’existe plus ? Non ! C’est une imposture qu’on s’inflige (consciemment ou inconsciemment) à nous-mêmes et aux autres… Et c’est aussi notre participation active à un appauvrissement de notre langue et de notre pensée, en détruisant les milliers de nuances qui les caractérisent.



Mais un nouveau salarié ne peut pas refuser d’utiliser les codes de l’entreprise ?


Pendant les premiers jours, les premiers mois il ne faut surtout pas hésiter à demander la signification des mots utilisés, même si vous avez peur d’être ridicule. Vous pouvez écrire un petit lexique des termes les plus utilisés par vos nouveaux collègues. Attention cependant à conserver votre personnalité, votre langage, vos mots, attention à ne pas vous fondre trop vite dans le collectif. La culture de l’équipe doit être de la couleur de toutes les personnalités qui la compose au risque sinon de s’appauvrir. On doit se réapproprier notre parole, notre langue, notre pensée, et lutter ensemble contre un conformisme de facilité qui nous appauvrit individuellement au lieu de nous enrichir collectivement.



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