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Le travail invisible

Le 6 avril, c'était la Journée Mondiale du Travail Invisible. Une notion qui vient du Canada et qui concerne aujourd’hui des centaines de millions de personnes à travers le monde.


Mais qu’est-ce qu’on entend par là ? Comment le reconnaître ?



Le « travail invisible », de quoi s’agit-il ?


Le travail invisible reste globalement un mystère en France. Ce n’est pas le travail payé sous la table à l’abri de l’impôt comme on pourrait le penser à priori. C’est un concept lancé il y a une quarantaine d’années par une association féministe Québécoise, l’AEFS. Il définit le travail réalisé par des personnes non rémunérées ou non reconnues pour ce qu’elles apportent à la société.



C'est-à-dire ? Vous avez des exemples ?


Dans la sphère privée ce sont les mères au foyer qui travaillent pour s’occuper de leurs enfants, les éduquer, les éveiller et prendre soin d’eux. Ce sont aussi des personnes bénévoles qui viennent en aide à des personnes isolées, fragiles ou qui se donnent pour des causes.



Est-ce que ce travail invisible existe également dans la sphère professionnelle ?


Oui, c’est par exemple le travail non rémunéré d’une femme dans l’entreprise de son conjoint. Il a fallu attendre la loi d’orientation agricole de 1980 pour que les femmes d’agriculteur soient reconnues en France dans leurs tâches administratives, et ainsi bénéficient d’un statut de coexploitante et donc d’une possible pension de retraite. En clair, il s’agit du travail qui n’est pas reconnu comme tel et non comptabilisé dans la création de richesses au sein d’un pays.



Est-ce que ce travail invisible existe ailleurs ?


Chez les salariés, c’est tout ce travail bien réel mais dont les effets ne sont pas mesurés par les indicateurs économiques habituels. Je vous invite à lire le livre passionnant « Le travail invisible » de Pierre Yves Gomez, professeur à l’EM-Lyon.



Et en quoi est-ce si important ?


Ce n’est pas important, c’est choquant de ne reconnaître, de mesurer, de ne s’intéresser qu’à une seule partie de l’activité humaine : l’activité financière et économique. On ne respecte pas ou peu le travail dit non productif au sens économique, dans la mesure où il ne contribue pas au PIB. S’occuper de ses enfants, de ses aïeux, de ses voisins par exemple, est un travail qui mérite d’être d’avantage reconnu.

Il contribue au vivre ensemble et évite des coûts de prise en charge par la collectivité.



Doit-on alors le réglementer ?


Pas forcément, mais en prendre conscience et le valoriser serait déjà une belle étape.



Est-ce que le revenu universel, dont on parle beaucoup, serait un moyen de répondre à ces enjeux ?


La reconnaissance sociale est importante, mais elle doit venir avec une reconnaissance financière. La limite de ce revenu c’est qu’il serait donné à tous, sans forcément de correspondance entre ce qu’on donne et ce qu’on reçoit.

C’est toute la question de la juste reconnaissance de Saint Augustin qui se dessine.



La juste reconnaissance ?


Comment valoriser ce don de temps que l’on fait pour ses enfants, l’entreprise familiale, pour ses proches ? A-t-il vraiment un prix et une valeur ? A t'on besoin de tout financiariser? Plus que rémunérer, il faut reconnaître et donner une place dans la Société comme acteur de la création de valeur collective, et protéger l’avenir de ces personnes par une prise en compte dans leur retraite.


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