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Le licenciement peut-il être un acte bon ?

S’il est bien une violence que chacun essaye d’éviter au travail, pour soi ou pour les autres, c’est le licenciement ! L’arme de dissuasion massive de la relation employeur-employé. Colère, tristesse, émotion, coup de gueule… Si on juge l’arbre à ses fruits, les signes sont souvent accablants. Mais alors, le licenciement peut-il être un acte d’amour ? Comment s’en assurer ?



Evacuons tout de suite l’évident… Il est de nombreuses situations, de nombreux licenciements, qui ne sont pas des actes d’amour et qui en termes chrétiens relèvent du péché. Ainsi du manager qui cherche à se venger d’un comportement qu’il n’a pas apprécié, qui multiplie les brimades pour faire partir une personne moins compétente, ou qui licencie un de ses employés pour cacher une de ses propres fautes…


A l’inverse, certaines situations de licenciement peuvent être « justes » ! Quand on y pense, lorsque Jésus tresse lui-même un fouet pour sortir les marchands du temple au motif qu’ils ont transformé la maison de Dieu en « caverne de voleurs », sa démarche est proche d’un licenciement ! Un licenciement qu’on pourrait même dire emprunt d’une bonne dose de violence et de force !


Alors comment faire la distinction ? L’Eglise nous donne traditionnellement des critères qui permettent de juger de l’emploi légitime de la force. Il s’agit d’utiliser la force :



En réponse à une agression, à une menace durable, grave, certaine :

  • La menace peut tout simplement être une menace contre l’employé lui-même. Mis à un poste pour lequel il n’est pas à la hauteur, il peut se sentir dévalorisé et rentrer dans une spirale négative, ce qui est une menace grave pour son moral et sa santé mentale !

  • L’entreprise, ses résultats, la bonne tenue du travail en commun peuvent également être menacés par la présence d’une personne sur un poste donné. Par « simple » incompétence, ou à cause d’une personnalité inadaptée. Agression envers l’entreprise, envers le travail en commun, etc… Il s’agit ici d’une menace, qui peut être grave, au bien commun que constitue le travail collectif et son résultat.

  • Parfois, et même souvent, les deux sont liés. Un kleptomane à la comptabilité ou un manipulateur en situation de management sont des risques pour les autres comme pour eux-mêmes !


Lorsque tous les autres moyens d’y mettre fin se sont révélés inefficaces

  • Le licenciement est la dernière étape d’un processus qui présente de nombreuses alternatives. Simples recadrages, proposition d’évolution vers un poste plus adapté (y compris moins valorisé), sanctions, et même rupture conventionnelle avec proposition d’aide au reclassement, etc. Toutes ces options peuvent parfois permettre à l’employé de retrouver une bouffée d’air frais dans une situation où il se sentait piégé. Il arrive qu’un manager ressorte avec des remerciements après une rupture conventionnelle !


En évitant qu’il n’entraîne des maux et des désordres plus graves que le mal à éliminer

  • Si le résultat du licenciement est une grève, une démobilisation générale, des démissions en chaîne ou un climat social rendu délétère, la violence du licenciement n’était sans doute pas justifiée.


Lorsque des conditions sérieuses de succès sont réunies

  • Même lorsque tous les autres critères sont réunis, la violence ne peut être légitime que si on en attend réellement des effets tangibles. Le licenciement d’une personne ayant entaché la réputation d’une entreprise suffira-t-il a rétablir cette image ? Si ce n’est pas le cas alors une autre action est sans doute nécessaire.


La porte est donc étroite : il faut respecter « tous les critères d’un coup » ! S’il en manque un, c’est que la violence n’est sans doute pas légitime, et que d’autres solutions plus légères sont possibles… Ou la possibilité de « vivre avec le problème ». La charité est exigeante !


Ces critères doivent permettre aux managers d’analyser leurs actes et de s’assurer qu’ils sont bien dans un acte de charité même dans ces cas de licenciement. Le point est important : un acte de charité est exigeant à poser, mais il peut aussi être dur à encaisser ! Il peut ne pas être accepté par celui qui le reçoit, qui se fait licencier. Le sujet est similaire aux peines données par la justice, qui ne sont pas souhaitées par celui qui les reçoit mais peuvent être des actes de charité ! Il revient à chacun de bien scruter son cœur et ses intentions, même et surtout dans le détail de ces décisions difficiles !



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