NOS SUPER POUVOIRS #5 - Continuons à découvrir nos super pouvoirs, les trésors de notre humanité. Ils sont au cœur de nos vies, mais bien trop souvent oubliés.
Un an après avoir « bouclé », avec mon épouse et associée, nos 1450 kilomètres à pieds de Paray-le-Monial à Rome, le confinement dans lequel nous sommes plongés nous renvoie à ce chemin où, sac au dos remplis de nos vies, nous cheminions un pas après l’autre vers la Cité éternelle, avec persévérance et remplis d’espérance, prenant notre temps.
Un nouveau chemin
Aujourd’hui, un nouveau chemin se fait jour, nous nous y engageons avec un sac à dos chargé d’incertitudes. Où va nous conduire ce temps nouveau qui s’impose à nous ? De la Rome éternelle nous passons à la vie éternelle, le but à atteindre est quasiment le même. Notre chemin d’aujourd’hui comme celui d’hier nous ramène à l’essentiel.
Celui-ci nous mobilise : où dormir ? comment se nourrir ? veiller à nos corps pour que le chemin reste possible... Les nouvelles du monde vont et viennent avec plus ou moins de fracas. Nous cherchons à rester fidèles à notre promesse : aller de l’avant. S’arrêter en cours de route, rester à l’étape, repartir d’où l’on vient, le découragement nous guette...
Sur ce chemin nous croisons d’autres pèlerins de la vie, entrepreneurs, salariés, chercheurs d’emplois, candidats à une vie meilleure. Tous portent des fardeaux similaires, nul ne connaît ce que la route à venir nous prépare. Chacun, selon sa force et ses valeurs, fait contre mauvaise fortune bon cœur.
Chaque dossier ouvert prend son temps, chacun étant polarisé sur son propre chemin, plus ou moins disponible aux enjeux du voisin. Tout avance doucement, un pas, un autre, puis un autre et encore un autre, lentement mais avec puissance les choses se font.
Accepter le temps qui est le nôtre
L’homme pressé n’a plus qu’à se détendre et à attendre que la vie se déroule. Ô temps, que nous réserves-tu ? Le maître du temps a tout son temps et nous apprend à accepter le temps qui est le nôtre. Un temps qui avance inexorablement et nous fait avancer avec lui au gré des contretemps qui s’acharnent à bloquer ou à précipiter notre propre temps.
Ainsi le temps du banquier n’est pas le temps du client, le temps du client n’est pas le temps du fournisseur, lui-même différent du temps de l’actionnaire ou du salarié. Tous sont pourtant à courir derrière le temps : trop, pas assez, où en sommes-nous de notre temps ?
Ô patience, que me dresses-tu à accepter ce temps qui fuit entre mes mains et sur lequel je n’ai prise ? Ce temps qui s’arrête, ce temps qui disparaît, ce temps qui se traîne. Mystérieusement, la puissance du temps se manifeste par la grandeur de ce qu’il nous fait accomplir ou accepter, une chose après l’autre, un pas après l’autre mon temps se consume.
Où cela va-t-il nous conduire ? Je ne sais. Mais ce que je sais, c’est que là où je donne mon temps, je donne mon amour.
Jacques de Scorraille
Directeur - Fondateur
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