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Le bonheur au travail mythe ou réalité ? - Interview Radio Présence


 

Interview Jacques de Scorraille
Heureux comme un chrétien au travail

Nathalie Cardon (NC) : Jacques de Scorraille, fondateur du cabinet de recrutement Ecclésia RH, dans votre ouvrage paru récemment, vous décrivez parfaitement des situations très concrètes d'hommes et de femmes au travail et vous en révélez aussi les enjeux spirituels. Vous avez la certitude que Dieu est bien présent dans le monde du travail et dans toutes les relations professionnelles. Pour vous, l'Esprit Saint n'a aucune limite. L'Esprit Saint agit au cœur de l'entreprise. « Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d’eux », dit Jésus dans l'Évangile de Saint Matthieu. Vous avez écrit ce livre « Heureux comme un chrétien au travail » avec ce sous-titre « Oui, c'est possible ». Vous croyez très profondément qu'on peut être véritablement heureux sur le lieu de travail de son entreprise ?


Jacques de Scorraille (JS) : si je n'y croyais pas, je n’aurais pas écrit ce livre ; a priori on ne peut parler que de ce qu'on vit. Cette croyance est aussi alimentée par ce que j’observe du monde du travail. De fait, on croise des personnes qui sont très heureuses dans leur travail et d'autres qui sont en souffrance, en difficulté. Les deux aspects, bien entendu, existent. Pour ces derniers, la question est comment faire pour trouver le bonheur au travail, comment trouver en soi cette source du bonheur ? J'y crois pour être moi-même confronté à ce genre de situation ce qui me donne l’occasion d’un heureux compagnonnage avec le Christ. Je ne suis pas dans une île déserte, paradisiaque du travail, mais bien dans un monde où, les contraintes de clients, de fournisseurs, de collaborateurs, toutes les contraintes qu'on peut imaginer, sont bien présentes. Et c'est au milieu de ces contraintes que jaillit de notre cœur cette source de bonheur qui nous permet justement de vivre ce que nous avons à vivre chaque jour.


NC : Alors vous-même, vous êtes un homme heureux comme chef d'entreprise ?


JS : Je suis fondamentalement heureux et habité d’une joie profonde. Un vrai bonheur est source de joie. Pourquoi ce détour par la joie ? Parce que la joie fait référence au rayonnement. Pour préciser, je voudrais évoquer deux types de rayonnement. Un rayonnement qui se voit comme le soleil qui éclaire, et un rayonnement qui lui ne se voit pas, comme celui de l’uranium par exemple, mais qui est bien intérieur. C'est vrai qu'il y a des moments où on peut être extérieurement en difficulté, parce que telle ou telle contrainte est présente. Mais ces contraintes externes s'appuient sur un rayonnement, une joie intérieure qui, elle, est profonde, extrêmement ancrée, qui ne se voit peut-être pas complètement, mais qui va accueillir ces contraintes, et d'une certaine manière les passer dans la « moulinette » de ce bonheur de fond, de cette joie profonde. Grâce à cela, leur impact, bien que relativement important, ne m'imprègne pas autant que si je n'avais pas cette foi joyeuse au fond de mon être, au fond de mon cœur.


NC : Alors pourquoi l'écriture de cet ouvrage ?



Interview Jacques de Scorraille

JS : C'est un livre qu'on m'a demandé au moment où j'en avais terminé un autre qui portait sur les dix premières années de ma vie professionnelle. Par un concours de circonstances, le jour de la Saint Joseph, j'ai reçu un mail des éditions Artège, me demandant si je voulais bien écrire à un ouvrage sur le travail. J’ai répondu que j’en avais un de disponible. Mais Loïc Mérian, Directeur des éditions Artège, m'a dit qu’il préférait un livre plus général d'abord, avant de faire quelque chose de biographique, et donc c'est ce que j'ai fait. Peut-être que demain il y aura un deuxième ouvrage !


NC : On va vous suivre ! Vous écrivez en tutoyant le lecteur dès les premières pages : « à toi qui n'a aucune culture chrétienne et te demande s'il est possible de découvrir Dieu dans ton travail, à toi qui a une culture chrétienne mais doute que la foi catholique puisse apporter quelque chose à ta vie professionnelle. À toi chrétien pratiquant qui cherche un manuel de survie de chrétiens au travail, que ce livre t’enrichisse et te donne à voir d'aller plus loin dans cette réflexion ». Vous adressez donc ce tutoiement aux lecteurs, pour quelle raison ?


JS : Parce que je pense le tutoiement plus personnel. Ce livre se veut une rencontre personnelle avec le lecteur. Le « tu » est plus impliquant, mais il vrai aussi plus dérangeant parce qu'il touche la personne. Le vouvoiement crée une forme de distance. Il me parait important d’être dans un mode qui s'adresse au cœur de la personne, qui touche la personne et donc, à ce titre là, ça me paraissait beaucoup plus approprié.


NC : Une manière de déplacer le lecteur dans l’approche du « tu »…


JS : Oui accessoirement, c'est vrai qu’on tutoie beaucoup en entreprise aussi. Et puis il y a aussi des cultures ou des milieux ou l’on est plus à l'aise avec tutoiement et d’autres avec le vouvoiement.


NC : Vous dites à plusieurs reprises « toucher le cœur », c'est l'objectif premier ? C'est le cœur, la cible pour aller plus loin en profondeur ?


JS : Oui, parce qu'on peut faire de nombreux séminaires de management dans tous les sens qui sont tous très intéressants. On peut faire des sessions d’ennéagramme, des tests de connaissance de soi, de la PNL, mais tout ça nous conduit où finalement ? Cela nous conduit à changer nous-même. Si on ne touche pas le socle fondateur de la personne, le référentiel philosophique de la personne, le changement ne trouve pas de lieu où s'enraciner véritablement. Donc du coup il ne porte pas, il n'a pas la même fécondité. Donc dans ce livre c'est vrai qu'il y a une recherche du fond de la personne, ce qu'elle porte, ce qu'elle a d’heureux en elle, pour que sur ce terreau positif, finalement ce livre puisse porter du fruit.


NC : Alors vous parlez des formations. Des formations sont très souvent proposées dans les entreprises, elles sont à la mode. Jacques de Scorraille, vous êtes formateur vous-même. Qu'en pensez-vous ?


JS : C'est toujours bien de se former car ça ouvre l'esprit, ça permet de partager avec d'autres, de se rendre compte qu'on n'est pas tout seul à vivre les mêmes difficultés. On reçoit un minimum d'outillage et d’apport, c'est donc très positif. Or, souvent on suit des formations, puis après il n’y a plus rien, donc inscrire une formation dans la durée ? Si je vais chercher le lieu de croyances de la personne, son référentiel, par exemple si c'est quelqu'un qui a un référentiel humaniste très important, et que j'arrive à le toucher à ce niveau-là, il se mettra plus facilement en mouvement. Si c'est plutôt quelqu'un qui a un système de valeurs « économiques », et que je touche son système de valeur, l’aidera à mieux intégrer les évolutions attendues.


NC : Au fond, pour faire grandir et avancer ?


JS : Oui absolument.


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NC : Cela demande une grande écoute, un grand discernement pour cibler un petit peu le profil de chaque candidat.


JS : Oui ça rejoint la dimension chrétienne de l’écoute : « Ecoute Israël ». Cette écoute est le fondement de l'Ancien Testament. Si je ne suis pas moi-même dans une écoute profonde de l'autre, alors, à moment-là, je ne pourrai pas avancer avec lui, donc l’écoute est essentielle.


NC : Est-ce qu'on sait écouter aujourd'hui ? L'écoute du salarié en entreprise, pour que ce salarié au fond puisse s'épanouir et être fécond et être heureux au travail, est-ce un point aussi important ?


JS : Oui, en commençant par s'écouter soi-même, écouter ce qui « vibre » en nous. Sachant qu’au fond de nous le Christ est présent. Quand je commence à m’écouter, il y a des chances aussi que j'écoute le Christ. De même quand j'écoute l'autre, le Christ est présent en lui. Donc écouter l'autre, c'est aussi se mettre à la recherche de la parole du Christ.


NC : Pour tout salarié qui nous écoute, qu’il soit cadre ou chef d'entreprise, qui traverserait actuellement une impasse, un moment difficile. Comment rebooster ces salariés, pour retrouver peut-être, cet épanouissement, cette fécondité, et puis ce bonheur ?


JS : Je pense qu'il faut croire fondamentalement que cela est possible. Et ensuite se dire : comment vais-je faire en sorte pour que ce possible se réalise ?


NC : Donc prendre les moyens.


JS : Je pense qu’il faut se donner les moyens.


NC : Une clé concrète ?


JS : Soyez Joyeux et priez sans cesse !

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